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Merdification généralisée
mercredi 6 août 2025, par
La merdification, c’est d’abord un bon mot. Il a été inventé par le canadien Cory Doctorow en 2022 en anglais : « entshittification ». Je vous invite à consulter La « merdification » du web, avec Cory Doctorow pour en savoir beaucoup plus sur le sujet.
Le néologisme a reçu des honneurs en devenant Word of the Year 2024 du dictionnaire australien Macquarie Dictionary. Il s’est aussi vu cité par Le Monde pour lui donner quelques lettres de noblesse : La « merdification », ce processus inexorable de dégradation de la qualité des services sur les plateformes numériques.
Et, logiquement, il a sa propre page Wikipédia Merdification plutôt complète.
Mais la merdification, c’est beaucoup plus qu’un bon mot qui peut prêter à rire ou à sourire. C’est l’application consciente et rigoureuse d’une stratégie à un service. L’idée, aussi simple que cynique : abandonner ou malmener les internautes qui ont donné de la valeur à ce service pour favoriser uniquement le profit des investisseurs.
Il ne faut pas se tromper de cible. Cet été, j’ai utilisé un site de cartographie pour mes randonnées en montagne. La nouvelle version du site me paraît moins bonne que la précédent, notamment dans l’utilisation de l’espace proposé par l’écran d’un téléphone. C’est moins bien, certes, mais ce n’est pas de la merdification. Ce n’est pas un choix, ce n’est pas du cynisme.
Un mauvais site n’est pas par essence un site merdifié. C’est seulement un mauvais site. Il n’y a pas de volonté ou de stratégie, seulement des lacunes, des oublis, de la paresse ou des faiblesses.
J’invite les internautes à se renseigner sérieusement sur ce concept. Le meilleur article reste à mon avis De la merdification des choses par le blogueur Ploum. Ce qu’il écrit nous aide à comprendre ce qui se passe sur le web avec les grandes plateformes que l’on croit nécessaires et qui se foutent de nous.
Dans le monde des organisations, je reste interdit quand la tolérance est prônée sur des plateformes qui favorisent la persécution, quand la solidarité est promue via des outils qui amplifient l’inégalité, quand les GAFAM malmènent les internautes alors que leur discours « 100% bullshit » promet que tout est fait pour elles et eux.