Court & subversif

J’ai lu avec intérêt Short form blogs are subversive. Si l’on s’en tient au titre, Luke Davis nous dit que les billets courts sont subversifs. Comme j’ai hésité à n’utiliser que Shaarli pour le présent site, c’est bien entendu une question qui m’intéresse.

Il me semble qu’il faut essayer d’aller un peu plus loin sur le rapport entre longueur et subversion.

Ce que défend l’auteur, c’est que certaines publications peuvent être subversives car courtes. L’argument, c’est que ce type de contenu va à l’encontre de l’idée que plus c’est long, mieux c’est. Et Luke Davis de nous dire qu’une réflexion rapide peut être meilleure qu’une réflexion aboutie, voire enjolivée. Et, finalement, une simple réflexion, un seul lien, suffisent à « nous emmener quelque part » et nous faire réfléchir. Je ne le rejoins pas dans l’idée que le court serait une condition de la subversion.

On pourrait varier les affirmations et dire que l’on peut produire quelque chose de court mais subversif. Le « mais » nous dit simplement que le subversif peut aussi provenir du court. Et casser l’idée que les billets courts provoquent par essence peu de réflexion, sauf sans certains cas. De ce point de vue, la longueur n’a plus aucun rapport avec le potentiel subversif.

L’affirmation subversif mais court complète la précédente avec un sens proche, mais un raisonnement inverse. Le court peut être subversif ou le subversif peut être court. Là non plus, la longueur n’est pas un critère.

La dernière affirmation, court car subversif, laisse entendre que le format court s’impose pour être subversif. Cette piste me semble peu fondée, parce que des idées longues et développées peuvent parfaitement susciter le déclic et provoquer la réflexion.

Il faudrait bien entendu développer la notion de subversion, qui a un sens beaucoup plus large. Et plus encore la volonté de publier du contenu subversif. Les propositions de Luke Davis me suffisent pour le moment. Je me sens prêt à écrire des articles de toutes longueurs, à la manière des pistes 2 et 3. C’est cette liberté que je choisis pour la nouvelle version de ce site.