Enseignements de Google EEAT pour des sites théologiques

En début d’année 2025, Google a remis à jour ses lignes de conduite pour celles et ceux qui évaluent la qualité de sites web. Elles sont disponibles en ligne en version complète Search Quality Rating Program Guidelines.

Un résumé Search Quality Rater Guidelines: An Overview est aussi disponible pour qui ne souhaite pas se lancer dans les 180+ pages du PDF.

Que signifie EEAT?

Ces consignes sont souvent appelées par leur sigle EEAT (ou E-E-A-T). Ces 4 lettres signifient:

Elles sont les lignes de conduite pour l’évaluation humaine de site. Le classement est créé par l’algorithme du moteur de recherche et jamais par des personnes. Google finasse un peu en signalant qu’elles ne sont pas des critères de classement (ranking). Parce que des sites, notamment durant la crise sanitaire du coronavirus COVID-19, ont clairement été déclassés.

La dernière version des consignes a d’ailleurs insisité sur la question des fake news (Google’s Updated Raters Guidelines Target Fake EEAT Content).

C’est tout le paradoxe de Google. C’est à la fois un excellent moteur de recherche, qui a investi pour assurer la qualité des résultats, par exemple dans le domaine de la santé. Et c’est à la fois une entreprise quasi-monopolistique qui se fout pas mal de la vie privée et qui fait argent de tout bois.

Des évaluatrices et évaluateurs utilisent ces 4 critères pour attribuer une note globale. Avec un peu plus de détails:

L’expérience est celle de la personne qui publie du contenu. Elle regroupe des éléments de vécu et de pratiques, avec des références crédibles dans ces domaines, des exemples concrets, etc.

L’expertise est celle de la personne qui publie. Elle porte sur des compétences acquises, des formations, des certifications, etc.

L’autorité est la réputation d’un site. Elle s’intéresse aux liens entrants et sortants (et à leur qualité), à des citations dans des sources spécialisées, des reprises médiatiques, etc.

La confiance est une sorte de cumul des 3 autres critères. Elle insiste sur la clarté, la capacité à identifier les personnes, institutions et sources, aux pratiques honnêtes (et à l’absence de comportements douteux), etc.

Si tout site peut passer par le filtre de l’évaluation humaine, certains contenus sont particulièrement surveillés.

Que signifie YMYL?

YMYL signifie Your Money or Your Life. Concrètement, il s’agit de pages qui traitent de sujets financiers, de choix de vie, de santé mentale, de bien-être. D’après mes recherches, tous les sites qui donnent des pistes avec un impact concernant les croyances peuvent être concernés.

Dans le domaine du protestantisme réformé, je pense que Je cherche Dieu de Marc Pernot entre sans hésiter dans cette catégorie. J’en profite pour signaler que la présentation de l’auteur est bien sourcée.

C’est plus discutable pour des contenus théologiques et religieux qui n’auront pas un impact direct sur des choix personnels. Mais je préfère penser que les sites qui traitent de spiritualité ont intérêt à se considérer comme potentiellement YMYL.

Et les intelligences artificielles?

Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) dans les résultats de recherche (SERP), tout pourrait changer. Ou pas. J’en dis quelques mots dans 3 remarques avec l’arrivée d’AI Overviews en Suisse.

Pour le moment, cela reste très expérimental. La spécialiste d’EEAT Lily Ray est réservée sur le bilan de la chose. Elle en parle dans What I learned at the 2025 Google Search Central Meetup in NYC.

Je pars du principe que, IA ou pas, le programme d’évaluation manuelle restera actif un moment encore. Si Google estime que des analyses automatiques sont aussi bonnes que des personnes salariées, il ne fait pas de doute qu’il y renoncera. Mais, au fond, les critères devraient rester plus ou moins les mêmes.

En pratique

Donc, si vous publiez des contenus théologiques, religieux ou spirituels dont vous pensez (ou rêvez) qu’ils ont un impact sur l’existence, je vous conseille de penser EEAT.

Commencez par les choses les plus simples! En passant c’est exactement celles que j’utilise aussi quand j’arrive sur un site inconnu:

Pour le reste, on retombe sur un classique du web. Les liens sont capitaux, ils sont un apport majeur de crédibilité.

Il y a quelques semaines, une connaissance m’a demandé comment améliorer son site du point de vue du référencement (SEO). Je lui ai cité la page Google’s 200 Ranking Factors: The Complete List qui donne des pistes sérieuses. Mais j’aurais d’abord dû lui parler d’EEAT. À rien ne sert de faire de l’optimisation avant d’avoir posé de bonnes bases.

Pour exemple, j’ai essayé de rédiger des pages contact et à propos, disponibles dans le menu, qui ne sont pas trop mauvaises de ce point de vue.


Vos retours sont bienvenus pour essayer d’améliorer cette page. N’hésitez pas à me signaler des améliorations portées à vos sites à la suite de sa lecture.