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La théologie protestante en mode « web archive »

dimanche 15 juin 2025, par Nicolas Friedli

Le professeur Olivier Bauer annonce qu’il abandonne son blog par son billet Tout doit disparaître. Il dit avoir perdu l’envie de le tenir ; je le comprends. Les internautes verront le verre à moitié plein ou à moitié vide, selon leur humeur du moment et ce qui aura été glané durant les 13 ans de vie de ce blog.

Je vois en premier lieu le verre vide, parce que cet arrêt fait suite à une longue série d’abandons plus ou moins formalisés. La liste du Réseau protestant ressemble de plus en plus à une rubrique nécrologique par ses liens cassés et ses sites morts. Et certains blogs qui « existent » encore ne proposent plus rien de neuf.

C’est parce que tout se termine que j’ai supprimé ce que j’avais recommencé avec theologique.ch. C’était trop ambitieux dans un contexte aussi morose. Mais je relance un SPIP et tout repart.

Je vois surtout le verre à moitié plein. Pour le moment, Une théologique au quotidien d’Olivier Bauer est encore en ligne. Théologeek d’Olivier Keshavjee est toujours en ligne. Théologiquement vôtre de Philippe Golaz est toujours en ligne. Plein de textes encore accessibles même s’il n’y a rien de neuf.

À ma connaissance, il n’y a plus de professeur·e francophone en théologie protestante qui publie en ligne. C’est probablement plus gratifiant d’avoir quelques lignes et sa photo dans Le Temps, Réformés ou un canard local, quelques secondes à la télévision ou à la radio. Et peut-être plus utile pour son ego sa carrière. Pas certain que ce soit vrai à long terme, mais c’est possible d’y croire.

Pour trouver du contenu théologique, il reste le site du professeur André Gounelle, décédé au printemps 2025. Merci à l’infatigable Marc Pernot qui se charge de sa maintenance, mais pour combien de temps ?

Depuis un moment, je me suis mis en mode « web archive ». Je fais entrer dans la Wayback Machine des contenus que je trouve pertinents ou à valeur historique. Je ne suis pas dans la nostalgie, mais dans l’utile. Ces sites qui tombent peuvent avoir des liens qui y mènent, je souhaite pouvoir les retrouver. C’est facile avec l’extension officielle de la machine en question.

Quand vous publiez un billet théologique, n’hésitez pas à le faire entrer dans ce système d’archive avec tous les liens sortants de la page. Ainsi, vous sauvez vos sources également.

En préparant Temple de Saignelégier, je suis tombé sur une brochure au sujet des vitraux sur le site paroissial. Enfin, brochure... un lien mort plutôt. Mais le document est toujours présent dans la Wayback Machine. L’extension l’a détecté très rapidement. Et voilà que je trouve des notes de présentation de l’artiste Aloys Perregaux, c’est vraiment précieux.

On pourrait se plaindre de ces sites personnels et institutionnels qui disparaissent après quelques années. Mais que doit-on penser alors des publications sur les réseaux sociaux qui sont périmées en quelques jours, sans bonne possibilité d’archivage ?

En vous laissant y réfléchir, je retourne à mes flux RSS (disponibles sur demande) pour lire les sites qui proposent encore du vrai contenu. Ils existent toujours. Ils pourraient bien exister encore dans 10 ans ou 20.